Le marché des commerces en Isère, Savoie et Haute-Savoie au 1er semestre 2021

Le marché des commerces en isère savoie|

Après plus d’un an d’épidémie, comment se porte le marché des commerces en Isère, Savoie et Haute-Savoie ? Retrouvez l’analyse de nos consultants.


La région Rhône-Alpes : un puissant moteur économique malgré la crise


Nous concluons une période marquante, et ce sur bien des aspects : la situation sanitaire commence enfin à s’améliorer, les réouvertures progressives des restaurants et autres enseignes dites “non-essentielles” se font petit à petit et la confiance revient dans le marché. Le territoire et son dynamisme ne sont pas étrangers à cette évolution, et ce revirement positif. Notre région se caractérise en effet par son économie solide, reposant sur des secteurs attractifs et prometteurs : l’Auvergne-Rhône-Alpes se démarque des autres régions de France avec un PIB de 270 milliards d’euros (près de 10% du total national), lui permettant de se classer en deuxième territoire le plus performant de notre pays.

Les domaines de l’industrie, du tourisme ou encore de l’innovation-énergie jouent pour beaucoup dans cet effort : le premier représente près de 500 000 emplois répartis sur la région, le second 21 milliards de revenus générés pré-crise (soit 80% de l’économie montagnarde française), et le dernier un vaste ensemble de sociétés, réparties sur le territoire et constituant de véritables pépinières à talents. Et en parallèle de ces acteurs incontournables de l’économie régionale, le commerce n’est pas en reste : 136 000 points de vente sur l’ensemble du territoire (à savoir au moins 1 dans 75% de nos communes). En 2020, c’était l’un des secteurs d’activités les plus importants, en Haute-Savoie par exemple, où près d’un salarié sur cinq évoluait dans ce domaine.

Évidemment, la crise est passée par là et les cartes ont été redistribuées. La fermeture des enseignes jugées “non-essentielles”, et les confinements successifs ont impacté le marché ainsi que sur l’enthousiasme de ses acteurs : la clientèle s’est évidemment amoindrie et s’est rabattue sur des méthodes de consommations alternatives via les achats en ligne, et les entrepreneurs (notamment les grandes enseignes) dont les projets d’investissement ont été suspendus pour un temps.

Cela ne veut pas pour autant dire que l’impact a été complètement négatif ; en réalité, les tendances du marché se révèlent aujourd’hui plutôt bonnes, et cette période marquée par les retrouvailles et la recherche de contact ne peut que se révéler bénéfique pour ce secteur fondé sur l’interaction.

Les porteurs de projets indépendants investissent dans le commerce de proximité


C’est en Isère que la situation se porte le mieux : le département abritant la capitale des Alpes voit aujourd’hui son centre-ville bénéficier d’une popularité et d’une fréquentation sans précédent.

La fin du confinement a modifié la manière de consommer. L’achat est désormais plus spontané, motivé moins par besoin que par une volonté d’interaction : la recherche de contact humain et de plein air qui se sont fait rares ces derniers mois. Une motivation compréhensible s’observant chez les équipementiers (ventes de raquettes cet hiver, vélo cet été) qui voient leurs différents marchés à la hausse. A Grenoble, les commerces affichent complet avec 93% de locaux occupés.

Et la tendance n’est pas prête de s’inverser. De nombreux indépendants ne se montrent pas inquiets face aux naufrages de certaines enseignes (dont le sort était pour la plupart inéluctable, le Covid ayant ainsi fait office d’accélérateur). Ils sont bien au contraire bien plus enclins à la prise de risque. Ils investissent dans des commerces de proximité, créateurs de liens, et contribuent ainsi au dynamisme du centre-ville et par conséquent du marché dans sa globalité.

Les différents domaines mis à mal pendant la crise (le prêt-à-porter par exemple) reviennent petit à petit dans la course, et essayent de rattraper ceux ayant grandement profité du confinement (alimentaire et produits ménagers en tête). A tel point que les liquidateurs se retrouvent aujourd’hui en manque d’activité à Grenoble, par manque de dépôts de bilan : le taux de vacance est en baisse continue depuis 3 ans maintenant : 9% en 2019, 8% en 2020 et pour l’instant 7% en ces premiers mois de 2021.

Les taux de vacance restent stables


De telles observations peuvent également être menées dans le département de la Savoie : le taux de vacance y reste stable malgré la crise. Les grandes enseignes, dont un certain nombre ont montré leur inertie, laissent la place à des indépendants.

En revanche, les prochains mois pourraient amener leur lot de défaillances sur le territoire savoyard, dû à l’arrêt des aides de l’État. Pour le moment, il est trop tôt pour quantifier et évaluer précisément l’ampleur des dégâts ; un nombre élevé de ces affaiblissements impliquerait une hausse du stock. La pénurie de programmes neufs est également à prendre en compte. Concernant les tendances, celles-ci sont similaires au marché grenoblois : le marché de l’industrie ménagère (alimentation, produits de la maison, bricolage…) à la cote auprès des consommateurs.

Mais malgré cela, la situation reste favorable : les clients n’ont pas été les seuls à faire évoluer leurs habitudes. Le commerce en ligne, qui s’est vu plébiscité à de nombreuses reprises pendant la crise, a conduit de nombreuses entreprises à sauter le pas de la digitalisation. Création de site internet, vente en ligne et autres méthodes digitales se sont démocratisées : la réussite des “pure player” pendant la crise a fait son effet, et a amené beaucoup de commerces à développer un visage virtuel.

Au nord-est, en Haute-Savoie, la situation reste similaire : avec initialement près de 16 000 commerces répartis sur le département en 2020 (un chiffre finalisant une hausse de 3 % depuis 2017), cela fait désormais plusieurs années que le territoire montre son dynamisme : 11 000 créations d’entreprises en 2018, dont près de 17 % juste pour le commerce. Le tourisme, part importante de l’économie et du développement du département (soit 29 721 emplois), contribue également à cette énergie. L’arrêt des activités en 2020 et son impact n’a fait que souligner la contribution de ce secteur emblématique de la Haute-Savoie.

Les similarités ne s’arrêtent pas là : la volonté d’investissement des indépendants reste également présente sur le territoire, couplée à la frilosité des grandes enseignes ; pour autant, et malgré ces conjectures au final communes à l’ensemble de la région, la Haute-Savoie reste une zone en bonne santé : des espaces comme Seynod ou Epagny présentent un taux de vacance record, proche de 0%.

Il est donc intéressant de constater que, malgré les annonces et les prédictions des médias, le commerce reste un secteur porteur et allant de l’avant : si certains domaines et enseignes ont été plus impactés que d’autres pendant le confinement, cela n’a pas entamé la volonté d’investir et surtout de consommer local. L’essor des alternatives incarnées par Amazon ou LeBonCoin a eu un impact fort pendant les premiers mois de confinement, sans pour autant modifier durablement le paysage des commerces : le contact, l’échange et l’interaction restent les principaux moteurs de ce marché, et prouvent son importance aux yeux des consommateurs.

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