Le marché des locaux d’activité en Auvergne-Rhône-Alpes montre des résultats contrastés selon les territoires, avec une baisse globale des volumes, mais des performances remarquables dans certaines zones.
Demande placée : une baisse des volumes dans un contexte difficile
Chiffres clés de 2024
- À ce jour, 427 000 m² de locaux d’activité ont été placés, soit une baisse de 23 % par rapport à la même période en 2023
- Avec un bon dernier trimestre, les volumes pourraient atteindre 647 000 m², marquant un recul annuel limité à 8 %
- Sur deux ans, la région enregistre une contre-performance de -20 % par rapport à la moyenne quinquennale
Focus sur Lyon
Lyon, moteur traditionnel de la région, enregistre une diminution marquée de 31 %, avec des volumes estimés à 230 000 m² placés d’ici la fin de l’année.
Tendance de la demande
- Les demandes sont en recul sur le segment locatif
- Le marché de la vente, en revanche, est légèrement plus dynamique
Région lyonnaise et Nord-Isère
- Une offre polarisée : les parcs d’activités peinent à attirer un public diversifié
- Difficultés d’une cible clé : les artisans font face à des difficultés économiques majeures qui affectent directement la demande. A titre d’exemple, le secteur du BTP a enregistré pas moins de 300 dépôts de bilan en Isère depuis le début de l’année
- Peu de nouveaux produits adaptés aux besoins des industriels et les biens indépendants se font rares
- Raréfaction du foncier : ce problème récurrent limite le développement de nouveaux projets adaptés
Performances remarquables sur 2 secteurs
- Valence : avec 90 000 m² placés, l’agglomération établit un record. Cependant, ce chiffre est amplifié par deux transactions majeures de plus de 10 000 m² chacune. Sans ces opérations, le marché reste stable
- Grenoble : deux grandes transactions de plus de 20 000 m² chacune, équilibrent des volumes stables malgré une baisse générale des demandes
Une offre en hausse, mais un marché segmenté
- L’offre atteint 660 000 m², soit une hausse de 8 % par rapport à 2023. Cette augmentation est logique dans un contexte de baisse des volumes placés, mais elle ramène également une certaine cohérence après les périodes de sous-offre de 2021 et 2022
- À Lyon, le stock reste stable à 381 000 m², tandis que dans d’autres grandes villes, les variations sont plus significatives
- Les délais de commercialisation s’allongent, atteignant 6 à 9 mois pour les grandes surfaces, traduisant un ralentissement du marché
- Retour des mesures d’accompagnement
Focus : les défis des villes montagneuses
- Annecy, Chambéry et Grenoble font face à des contraintes géographiques limitant le développement
- Sur le bassin annécien, le marché des clés en main a été divisé par deux en 2024 et 2025 s’annonce similaire
L’augmentation des préemptions foncières
- Les préemptions par les collectivités deviennent fréquentes. Elles concernent aussi bien des terrains, des opérations que des ventes
Les loyers : une progression continue malgré les incertitudes
Chiffres clés des loyers
- Loyer moyen neuf : 110 €/m²/an dans la région, avec une augmentation de 2 % à Lyon, atteignant 105 €/m²/an
- Loyers Prime : Annecy et Chambéry dominent du fait d’une rareté de l’offre
Tendances à surveiller
- La hausse des loyers reflète la tension sur les produits adaptés aux besoins des entreprises.
- Cette augmentation pourrait limiter l’accessibilité pour les petites structures, accentuant la polarisation du marché
Perspectives et opportunités pour le marché des locaux d’activité
Malgré un contexte complexe, le marché des locaux d’activité en Auvergne-Rhône-Alpes offre plusieurs opportunités
- Une résilience notable : les volumes, bien qu’en recul, montrent une capacité d’adaptation des acteurs, notamment dans les territoires secondaires comme Valence
- Une offre en augmentation : bien que préoccupante pour certains secteurs, cette hausse permet de débloquer des situations complexes et de répondre à la demande
- Une hausse des loyers : témoin d’une tension persistante notamment sur les actifs prime
- Attractivité régionale : Même dans un contexte de ralentissement, la région continue d’attirer des activités à forte valeur ajoutée, garantissant une dynamique économique sur le long terme