La problématique de la pression démographique et foncière est si forte sur le sillon alpin qu’elle oblige les acteurs de l’immobilier à repenser leur façon de procéder. La revalorisation de sites obsolètes sonne comme une évidence pour permettre la construction de programmes neufs tertiaires et/ou industriels adapté aux besoins du marché. Zoom sur le process de valorisation de l’existant et sur les solutions architecturales de demain.
I. Revaloriser l’existant : un potentiel énorme pour l’avenir
Partir à la reconquête d’espaces urbains obsolètes : une opportunité qui tend à devenir une nécessité. Avec la hausse des prix du foncier, les friches industrielles intéressent de plus en plus aménageurs et promoteurs notamment par leur situation géographique, souvent exceptionnelle en cœur de ville ou à proximité. Cependant, ces surfaces attractives sont souvent dépréciées par leurs détenteurs qui les considèrent plus comme un poids mort dans leur portefeuille immobilier que comme une source de création de valeurs.
Or, le potentiel de ces zones s’avère colossal tant en termes pécuniaire, qu’économique et urbanistique. Redynamiser un quartier, attirer les entreprises grâce à des programmes neufs, créer des emplois… c’est tout le tissu économique local qui en profite. Toutefois, les dimensions urbanistiques, législatives, politiques, techniques et financières sont si complexes que seuls des professionnels rodés à l’exercice sont aptes à créer un plan de revalorisation viable. L’opacité du système a tendance à rebuter les possesseurs de terrains inoccupés, alors qu’il est possible de créer de la valeur foncière sur leur actif, même obsolète.
En effet, bâtir du neuf sur de l’ancien s’avère être une opération digne de sens selon Abdallah Ould Brahim, Directeur du Pôle Conseil CBRE Valuation & Advisory de CBRE : « Nous accompagnons de nombreux clients dans la grande aventure qu’est la revalorisation d’un actif foncier. Et si nous n’avions qu’un seul conseil à leur donner, il serait le suivant : la route peut être longue, mais le jeu en vaut la chandelle ! »
Les étapes clés à suivre pour mener à bien un plan de valorisation
Source CBRE : https://immobilier.cbre.fr/blog/sites-obsoletes-un-potentiel-de-revalorisation-a-exploiter
II. Saisir l’opportunité pour créer des modèles de bâtiments innovants et multi-usage
Lorsqu’on sait que près d’un tiers du parc tertiaire est obsolète sur le Sillon Alpin, il devient primordial d’anticiper les évolutions des entreprises pour leur proposer des bâtiments qui sauront s’adapter dans le temps.
Puisque le foncier se fera de plus en plus rare et de plus en plus cher, la tendance aux « immeubles réversibles » semble très pertinente selon les professionnels. En construisant des immeubles dont l’usage n’est plus imposé (bureau, logement, commerce…), les occupants gagneront en flexibilité, ce qui limitera l’obsolescence rapide des espaces. « C’est assez terrifiant de voir à quelle vitesse le parc de bureaux devient obsolète. Des immeubles livrés il y a cinq ou six ans sont déjà trop vieux » déclare Eric Mazoyer, directeur général de Bouygues Immobilier. Anticiper les modes de vie et de travail, tel est l’objectif de cette approche. Cela se traduit architecturalement par moins de cloisons, plus de hauteur sous plafond, des systèmes modulaires pour soutenir l’édifice. Sans oublier l’organisation autour de différentes zones de travail : « Une zone de silence où l’on peut rédiger tranquillement, une zone pour les comités, les réunions et une zone plus collaborative où les échanges sont libres et favorisés ». Une conception rendue possible grâce à l’innovation et notamment la modélisation 3D qui permettra de suivre l’évolution technologique des bâtiments dans le temps.
Un pari qui devra répondre aux usages des locataires, dont l’émergence de la génération Y viendra peu à peu révolutionner la façon de fonctionner. En effet, lorsque travailler au bureau comme à la maison sera la norme, l’hybridité des immeubles prendra tout son sens ! Gain d’espace, gain de coût, gain d’image et de synergie entre les employés… on a hâte de découvrir les premiers projets sur le sillon alpin.