Optimiser les coûts énergétiques de son entreprise

Important poste de dépense, la consommation énergétique devient l’une des préoccupations principales des entreprises en 2023.

Les récentes évolutions au niveau européen (Taxonomie verte), ou au niveau français (Dispositif éco-énergie tertiaire, RE 2020), ainsi que l’augmentation des coûts amènent les acteurs à se mobiliser pour identifier les différents leviers à leur disposition. 

Des réglementations qui évoluent : exemple de la taxonomie verte  

Dans le cadre du pacte vert pour l’Europe (Green Deal), l’Union européenne a pris d’importantes mesures pour construire un écosystème plus durable. En effet, 1 000 milliards d’euros devront être mobilisés entre 2021 et 2027 pour réussir la transition bas-carbone des 27 pays membres.

Un des objectifs principaux étant de pouvoir identifier et favoriser les investissements vers les activités soutenables pour permettre à l’Union européenne d’atteindre la neutralité climatique d’ici à 2050. En résulte une classification des activités selon leur potentiel de contribution aux 6 objectifs environnementaux définis par l’UE.

Pour être éligible, l’activité en question doit contribuer substantiellement à au moins un des objectifs sans porter atteinte aux 5 autres. 

Rappel : les 6 objectifs environnementaux 

  • Atténuation du changement climatique : l’impact d’une organisation sur le changement climatique
  • Adaptation au changement climatique : l’impact du changement climatique sur une organisation
  • Utilisation durable et la protection des ressources aquatiques et marines
  • Transition vers une économie circulaire
  • Prévention et réduction de la pollution
  • Protection et restauration de la biodiversité et des écosystèmes.

90 activités économiques, représentant plus de 93 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’Union européenne, sont ainsi évaluées en fonction de leur durabilité, selon différents niveaux :

  • Les activités qui sont déjà considérées comme bas-carbone et compatibles avec l’accord de Paris (exemple : les transports bas-carbone) ;
  • Les activités qui contribuent à la transition vers une économie zéro émission nette en 2050, malgré des obstacles à la fois économiques et technologiques (exemple : la rénovation de bâtiments) ;
  • Les activités qui permettent le « verdissement » ou la réduction des émissions d’autres activités, telles que l’élaboration de technologies entraînant une réduction substantielle des émissions dans d’autres secteurs (exemple : usine de fabrication d’éoliennes).

Un contexte qui pèse sur les budgets 

Ces derniers mois ont été marqués par l’importante volatilité des matières premières et par l’inflation. L’énergie est l’un des éléments au cœur de cette crise avec un prix du MWh qui a fortement augmenté. 

Cette tendance haussière n’est pas récente, nous observons un parc nucléaire français vieillissant qui nécessite une forte mobilisation d’investissement afin de moderniser et de développer la part du renouvelable dans le mix énergétique. Ces dépenses se répercutent ensuite sur le prix de l’énergie. 

À cela s’ajoutent les divers évènements en 2021 et 2022, avec un fort rebond économique suite à la crise sanitaire ainsi que des températures hivernales basses provoquant une hausse conséquente des consommations à l’échelle mondiale. Enfin, les événements provoqués en Ukraine ont fortement bouleversé le marché de l’énergie. 

On observe, à iso-consommation, des dépenses plus importantes, voire qui viennent complètement déséquilibrer les budgets des entreprises. 

Les leviers d’optimisation des charges

Suite à l’appel du gouvernement à la sobriété, les entreprises utilisatrices démontrent une urgence à agir sur la question des économies d’énergie, elles ont compris que ce qui auparavant était insignifiant sur le coût allait devenir particulièrement prégnant.

Les leviers pour faire baisser les consommations des immeubles sont variés et peuvent rapidement alléger la facture finale. 

S’assurer des performances de l’immeuble 

Le niveau de consommation énergétique dépend intrinsèquement de la qualité du bâtiment. Pour être améliorées, les performances demandent généralement de lourds travaux comme de l’isolation par les façades ou la toiture, le changement des systèmes de génération d’énergie et de ventilation et donc des investissements. 

Des travaux et investissements qui vont s’imposer aux entreprises dans le cadre des nouveaux dispositifs français comme le décret Tertiaire (découvrez notre livre blanc ici) mais aussi la RE2020 (dont les explications sont juste ici). 

Maîtriser les usages et la maintenance 

La conception des bâtiments gagne en technicité et permet une meilleure maîtrise de la consommation en phase d’exploitation ainsi qu’une meilleure maintenance.

Cependant, le fonctionnement des équipements énergétiques tels que le chauffage, le refroidissement ou l’éclairage, doit être parfaitement adapté à l’usage des locaux et de ses occupants. Ces derniers doivent être entièrement impliqués dans la mise en place de bonnes pratiques pour réduire les consommations énergétiques en parallèle. 

Connaître l’occupation précise des bâtiments, réduire les horaires de présence ou des cantines, passer à la semaine de 4 jours, installer des détecteurs de présence pour limiter l’éclairage, intégrer une intelligence artificielle pour optimiser la gestion des bâtiments, autant de solutions qui permettent de réduire les dépenses énergétiques et de maîtriser sa facture d’énergie. 

S’appuyer sur les aides proposées par l’État

Parfois mal connu par les entreprises, l’État met à disposition un certain nombre de dispositifs les aidant à réduire ou payer les factures d’énergie. Nous vous en présentons quelques-uns ci-dessous : 

  • TICFE : toutes les entreprises bénéficient de la baisse de la fiscalité sur l’électricité à son minimum légal européen. En 2022 et 2023, la baisse de taxe représente un soutien de 8,4 milliards d’euros pour les entreprises. 
  • ARENH : Les entreprises peuvent également bénéficier du mécanisme d’ARENH, qui leur permet d’obtenir une part importante de leur électricité à un prix fixe de 42€/MWh, plutôt qu’au prix de marché. Pour en bénéficier, l’entreprise doit se rapprocher du fournisseur d’énergie.
  • Le bouclier tarifaire : 1,5 million de TPE de moins de 10 salariés, réalisant moins de 2 millions d’euros de chiffre d’affaires et ayant un compteur électrique d’une puissance inférieure à 36 kVA sont éligibles au bouclier tarifaire des particuliers. Pour en bénéficier, l’entreprise doit se rapprocher du fournisseur d’énergie.
  • L’amortisseur d’électricité : pour une partie des TPE et toutes les PME (moins de 250 salariés, 50 M€ de chiffre d’affaires et 43 M€ de bilan) non éligibles au bouclier tarifaire, et à toutes les collectivités et les établissements publics n’ayant pas d’activités concurrentielles, quel que soit leur statut. L’amortisseur prendra en charge 50% de la « part énergie » de votre facture, si le prix unitaire est entre 180 €/MWh et 500 €/MWh. L’aide sera intégrée directement dans la facture d’électricité des consommateurs et l’État compensera les fournisseurs. Les consommateurs n’auront qu’à confirmer à leur fournisseur qu’ils relèvent du statut de PME. (Plus d’informations sur cette aide ici
  • Le guichet d’aide au paiement des factures d’électricité et de gaz est prolongé jusqu’au 31 décembre 2023. L’objectif de cette aide est de remédier aux effets de la crise énergétique, de soutenir la compétitivité des entreprises et d’éviter les arrêts de production des sites les plus consommateurs de gaz et d’électricité, notamment ceux assurant des productions essentielles. Vérifiez votre éligibilité à l’aide gaz et électricité avec le simulateur d’aide mis en place sur le site impots.gouv.fr